• Après-midi. Littérature. Affalée sur un lit, des fleurs tourbillonnent. C'est si beau, si paisible. Dégradé de rouges, rose, bleu. Bien..    " Tu dors ? " Relève la tête de l'écharpe, les cheveux cachant le regard. " Oui ".

    Les rires dissimulés se mêlent aux débris. Il fait déjà nuit. Coin de bitume où l'on dévore les minces achats. Chaud d'un coup. Citron. Des gens observent. Dépravés. Véritables. Croise d'Autres. Chaleur (...) Cinéma. Mal au ventre à cause du trop ingurgité. Le regard s'ouvre. Le film est presque finit, les passages s'enchaînent. Béate. Aucune compréhension, cela semble tellement lointain. Ressors. Les marches sont trop hautes, immenses (...) Moites. Brisés, aucun recul. Longues traces rougeâtres. Comme si cela était l'unique moyen. Libérateur, cathartique presque. Débat psychologique, lutte intérieure pour rester. Ne pas bouger. Regarde les paumes. Saigne. Cela fait si peur. Observe, longtemps le corps cassé. Touche du bout des doigts les zébrures. Profond. Pourtant aucune distinction, comme si cela était lié. Inéductablement.


    L'amour sangsue est un cadeau du ciel Tu tends tes lèvres notre passion est consommée Mon coeur est un pute à qui tu loues ton corps Mon corps est cassé le tien se cambre ; Grave ton nom au creux de mon bras Au lieu d'être stréssée je suis allongée là, charmée Car il n'y a rien d'autre à faire Tous les moi et tous les toi. EYEM. 1998 


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  • Coney Island Dreaming.     Les paupières s'ouvrent lentement dans la pâleur matinale. Froid, un peu, juste un peu trop. Questionnement. Où ? Rappel furtif de la soirée précédente. Pareille à toutes les autres, sa dose d'excès en partie oui. Tourne la tête qui tourne sur elle-même. Il est là, comme toujours, même place, même endroit. Tout est si beau dans la pénombre. Visage paisible, livré à son plus beau paroxysme. Sourire. Dors, je veille sur toi. Alors, dans un élan fugitif, l'on se relève puis chantonne la douce lithanie qui résonne. Murmures. Les cheveux collent au visage et cela tournoie, tournoie, et tournoie encore. Enroulant la fine mêche autour des doigts, l'on révasse. Titube. Combien de temps, ne sais pas. Là. Regard. Long, trop probablement. Cela vide totalement, à nue. " Parfois, tu me fais penser à une petite fille ". Alors, l'on s'élance et le corps las retombe sur le matelas. Bref rebond. Griffé. Honte, toujours pareil. Rien ne change jamais. Compte.

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  • " Il en était encore ainsi ce soir. En repensant aux affaires de coeur qu'elle avait eues dans sa vie (...), elle comprenait qu'elles n'avaient guère été que la consommation réciproque de deux corps avides de jouir l'un de l'autre. Il s'y mêlait parfois de la tendresse ou cet autre élément improprement qualifié d'amour, mais jamais elle n'avait eu à livrer cet affrontement silencieux, presque meurtrier, où chacun sembler s'acharner à devenir l'autre. Absurdité ? Peut-être, elle n'en savait rien, mais c'était ce qu'elle avait souvent pensé, qu'elle voulait " devenir Lui "; et elle avait l'impression, sans lui en avoir jamais parlé, que chez lui aussi un désir semblable était à l'oeuvre et que -même si cela paraissait extravagant- il cherchait à prendre possession de son corps, non pour l'avoir, mais pour "l'être". Jamais elle ne pourrait le faire comprendre à personne. Comment dire, fût-ce à sa meilleure amie, que l'on sentait à la seule pression d'une main d'homme qu'elle était mue par un désir transcendant toute possession fugitive, que cette main voulait s'emparer de son squelette, de ses épaules, de ses genoux, de ses hanches, de sa tête, de tous les points de son corps où elle était plus os que chair, comme s'il avait deviné que là se cachait son essence, que son âme résidait dans cette part dure et mécanique d'elle-même plutôt que dans les tissus les plus tendres, condamnés à disparaitre bien plus vite. Elle gardait pour elle ces sortes de pensées."

    Mokusei !, Cees Nooteboom.

    Froid, plutôt qu'une claque. L'on reste béat, devant la comtemplation des lignes inertes, rigides. Fixe. Les yeux roulent, tournent en vain les deux pages du livre, regardant, observant, jusqu'à s'enivrer de leur gout, leur odeur subtile, aux limites du déclin le plus funeste. Les mots, ces mots. Gravés. Comme si notre esprit était là, ancré, des phrases, bribes de mots cachés, là, insufflés dans le livre. Ce que l'on n'ose avouer, s'avouer presque. Tout est là, limpide. Et pourtant, cela n'aide pas. Rien ne change. Malaise -


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  • Soir. Le bus avance. Lentement. Il m'observe. La tête se détourne. Mal à l'aise. Regard vers le ciel, la nuit tombe, dégradés de bleus. Ombres. Noir (...) Bitume. Crade. Les visages désoeuvrés d'adolescents se mirent. Plat. Sourires pour faire passer. Rires étouffés. Naîfs (...) Tout tourne autour. Posée sur le fauteuil. Bien. Toujours pareil, rien ne change jamais. Enervé. Il déblatère, parle encore et encore et encore et encore. Torture mentale. Pourtant l'on sourit. Viens. Ailleurs (...) Matin. Cheveux qui rayonnent au vent, dévalant la pente sur le vélo minable. C'est splendide. On ne pense plus (...) Aucun échappatoire. Si triste. Juste son visage, à la pure perfection. Tard. L'on ne sait même plus ce que l'on dit. Les esprits se rejoignent dans un délire diffus. Lointain. Magique. Puis Tout (...) Matin. La lumière filtre à travers la fenêtre sur les corps déchirés. Plafond. Psychose, les carrés dansent dans la paleur. Air (...) Odeur âcre, celle que l'on connait par coeur. Monde ailleurs, celui pour lequel on ne voudrait que vivre. Les yeux se fondent. Reflets (...) Les nuages planant, la tête tournant. Mains. Cligne. Oui (...)

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